Sabine Batejat

Tout commence par un véritable coup de foudre pour les vitraux du XII siècle à nos jours. Quelle merveille! Cet art ancestral, à la fois fragile et majestueux, m’a immédiatement captivée. Il y a dans le vitrail une magie insaisissable, imprévisible. Une alchimie entre lumière, transparence et couleur qui semblent défier le temps et l’espace. 

La lumière traversante devient matière, elle sculpte les formes, réinvente les contours. 
Créer des tableaux de lumière s’est imposé à moi comme une évidence, une nécessité émotionnelle.

Chaque œuvre débute par un dessin, où je pars en quête d’émotions, de surprises, d’étonnement. Je cherche des harmonies sensibles, des vibrations chromatiques, des jeux de lumière et d’ombre, des reliefs subtils grâce aux verres structurés et parfois même des effets en monochrome blanc. 

J’explore ensuite d’autres possibilités d’espaces et de visions grâce à la création du vitrail en transposant le dessin dans la matière, dans le verre, le cuivre, l’étain, en utilisant la méthode Tiffany.  Cette technique me permet de donner une véritable dimension spatiale à mon travail. Chaque pièce de verre, minutieusement choisie, coupée, sertie, est un fragment de lumière que j’assemble dans une composition pour aboutir au tableau final.

Ce qui me fascine profondément, c’est cette infinité d’atmosphères que le vitrail offre lorsqu’il est traversé par la lumière. Rien n’est jamais figé, à chaque heure du jour, selon la lumière, l’œuvre se métamorphose. Elle vit, elle respire, elle bouge. Ces moments fugaces apportent au vitrail une rare délicatesse, une précieuse fragilité.

Rien n’est jamais acquis. Comme une partition musicale, chaque vitrail peut être interprété différemment selon les regards et les sensibilités de chacun. Il y a dans cette part d’imprévu, dans cette liberté offerte à la lumière comme pour le son à la musique, une douce poésie que j’essaie humblement de transmettre à travers chacune de mes créations.