Land-Art
Une analyse rapide de l’œuvre d’Alain Bresson pourrait conduire à la qualifier d’écologique. Mais là encore, ce n’est qu’un point de départ. L’inspiration vient de la nature. Elle est le partenaire choisi. C’est avec elle qu’il faut jouer. C’est sur elle qu’il faut travailler. Mais les poissons ne sont pas que des poissons. De même pour les mammouths. Les voici travaillés, transformés, humanisés à tel point qu’ils doivent être nommés de leurs noms étranges, leurs titres faisant partie de l’œuvre. Pour désigner l’œuvre, Alain Bresson invite éventuellement le public à y aller de son imagination. Il faut en tout cas nommer les sculptures pour signifier clairement qu’elles appartiennent à un monde construit. Alain Bresson aborde, avec son œuvre, un vaste débat contemporain, celui des relations entre la nature et la culture. L’histoire de l’humanité est celle de la domination de la nature par la culture. Il n’est pas question aujourd’hui d’organiser la revanche de la nature sur la culture, mais bien d’établir entre elles une relation d’équilibre et de symétrie. La nature reprend ses droits dans le dialogue établi avec l’homme. Entre la nature et la culture, plus de hiérarchie et de domination. La nature devient source de culture quand le mammouth devient un maramousse des forêts.
L’homme a agi pour créer un univers supérieur qui est celui de la réconciliation des deux mondes. Le fait qu’Alain Bresson travaille dans les forêts et que ses œuvres soient de plus en plus in situ peut conduire à y voir du « land art ». Mais il faut préciser. Pour Alain Bresson, la nature n’est pas simplement un cadre. Il lui permet d’émerger. Elle fait partie de l’œuvre et entre dans le domaine de la culture qui a puisé sa source dans la nature. L’art d’Alain Bresson est un art d’espace public qui invite les politiques à prendre leurs responsabilités pour que l’art soit offert à tous. L’artiste qui travaille sur l’espace public est un homme généreux qui offre son art à tous les publics. Aux politiques d’être à la hauteur de l’enjeu. D’autant plus qu’il ne s’agit pas, quand Alain Bresson réalise ses œuvres, de placer simplement des statues sur cet espace public. L’artiste propose les bases d’une nouvelle civilisation, une civilisation de paix. On comprend dès lors qu’Alain Bresson soit intransigeant. Il est conscient de la portée de son travail. On comprend que le citoyen, qu’il est aussi, prenne parfois le relais de l’artiste pour refuser la société de consommation ou les fausses solutions écologiques. Autre point : Alain Bresson est un artiste de la campagne. Son art n’est pas urbain. L’art d’aujourd’hui ne se fait pas seulement dans des squats, mais en tout lieu délaissé. Dans les campagnes qui sont en train de mourir, l’art peut jouer un rôle de rééquilibrage.
Jean-Jacques Gleizal
Alain BRESSON
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Courriel : bresson.alain@orange.fr
Site internet laforetdesgeantsverts-alainbresson.com